Bertrand Bracaval

« Parcours des deux rives »

Estampes, dessins, peintures, livres d’artistes
Bertrand Bracaval "Parcours des deux rives"

Si l’on peut éventuellement déplorer que la visite d’atelier n’ait plus cours, les oeuvres étant repérées dans les salons, lieux d’exposition ou revues d’art, c’est-à-dire déjà sélectionnées et présentées sous une certaine scénographie, annoncées par toute une littérature  critique, ou publicité, glaçant la vision spontanée, le coup de coeur, l’approche singulière, Patrick Simon est le genre de galeriste qui a contrario n’hésite pas à se déplacer pour découvrir le lieu du travail en cours d’élaboration.

Cela me semblait naturel de lui proposer les toiles peintes l’été dernier pour mon exposition à Cape Cod en septembre et n’ayant jamais été vues en France. Ces peintures acryliques sans châssis ayant l’avantage de pouvoir être pliées dans une valise, facilitant le transport. Mais notre ami une fois sur place voulait tout voir et, fouillant dans les piles de tableaux, en vint à jeter son dévolu sur une huile de 1969, de cette période noire du temps où je me cherchais, qui ne plut qu’à certains de mes proches amis et ne connut jamais d’acquéreurs, à mon désespoir sur le moment, alors qu’avec le recul, je suis plutôt heureux de les avoir sous la main, ayant de fait gardé la possibilité de les montrer.

Cependant autant de telles pièces avaient trouvé leur place dans l’exposition au Musée Bernard Boesch, au Pouliguen, en automne 2017 (Retour aux sources) – le bâtiment offrant plusieurs salles permettant de séparer les inspirations différentes – autant cela me posait problème de confronter dans un espace d’un seul tenant des productions des tout débuts à côté d’autres d’actualité, laissant sans transition un vide de cinquante années (!), présentant les deux extrêmes d’un parcours, les deux rives d’une recherche, sans donner au visiteur de repères sur le cheminement entre les deux. La suggestion a germé dans mon esprit et finalement pensé-je, si le concept est inhabituel, le pari quelque peu risqué, l’exercice aura peut-être l’attrait d’un jeu de contre-point, de montrer les deux facettes d’une même vision, la même question de la lumière, en tous cas le choix d’un amateur.

Bertrand Bracaval
7 novembre 2019

du 18 février au 21 mars

Galerie Arts V12

12, rue Valdemaine – 49100 Angers
18 février – 21 mars
du mardi au samedi

10 h 30 – 12 h 30 et 14 h 30 – 18 h
Contact : 06 27 72 33 04